
Éléments biographiques sur Yolande Potvin
L’histoire de l’Église et des femmes est devenue une source de grand intérêt pour moi, il y a quelques décennies. Auparavant, je m’étais intensément intéressée à l’apprentissage. Aussi mes études universitaires ont-elles commencé par un baccalauréat, suivi d’une scolarité de maîtrise en Fondement de l’Éducation à l’Université de Montréal. Par la suite, à la fin des années 1980, j’ai entrepris puis terminé une maîtrise en Études québécoises à l’Université du Québec à Trois-Rivières (dans cette université, les études et la recherche sont centrées sur l’histoire); ma recherche se concentrait sur l’avortement en Occident à la fin du 19e siècle, de même que sur la morale rigoriste dominante dans la société québécoise à la même époque; cette recherche traitait aussi des comportements de l’Église de Rome et des lois émanant du Québec et d’ailleurs face à l’avortement. Puis en 1991, à la même université, j’ai suivi quelques cours sur la modernité à l’intérieur d’un doctorat en Études québécoises. Enfin, à compter de l’automne 2007, durant quelques trimestres, encore à l’intérieur d’un doctorat, j’ai fait quelques recensions d’écrits sur l’Église et l’avortement, de même que sur l’Église et les femmes.
J’ai été membre du Forum André Nault Nicolet/Trois-Rivières durant quelques années. J’ai été attirée par la mention que ce forum voulait promouvoir la liberté de pensée et la liberté de parole dans l’Église. Étant donné que j’avais constaté, à l’époque étudiée, un climat dictatorial émanant de l’Église de Rome, ainsi qu’une morale rigoriste dominant la société québécoise, les valeurs mises de l’avant par le réseau du FAN favorisaient une mise à jour de l’Église catholique romaine.
Yolande Potvin
Note: Malheureusement, Yolande Potvin est décédée le 14 mars 2025.
C’est moi, Pierre Potvin son conjoint, qui prend la relève pour publier certains de ses écrits.
Explication de Yolande Potvin de son parcours et de l’orientation de son doctorat en Études québécoises
Lettre envoyée le 5 mars, 2007 à la professeure en Études québécoises de l’UQTR Lucia Ferretti.
J’ai appris que vous êtes une historienne des mentalités. Je crois avoir reçu une formation s’orientant en ce sens durant toutes les années où je me suis livrée à des études et analyses en Études québécoises.
Je suis une ex-étudiante au doctorat en Études québécoises. J’ai suivi les 2 cours obligatoires du doctorat (pour un total de 12 cr). Effectivement, j’ai suivi le cours de 6 crédits intitulé « Séminaire » (QCF 6015) et le cours de 6 crédits appelé « Problématiques du changement culturel » (QCF6014) qui portait essentiellement sur la modernité.
Tous mes cours, travaux, recherches (à la maîtrise de même qu’au doctorat + mon travail de recherche pour mon mémoire à la maîtrise) visaient à mieux comprendre la mentalité de l’élite cléricale dirigeante au Québec de 1850 à 1950, particulièrement en ce qui concerne une vision du monde où prenaient place l’image, la représentation, le rôle de la femme et de la famille dans la société.
Depuis quelques années, je m’intéresse au conflit « modernisme et religion » que j’ai perçu chez Pie IX, Léon XIII et Pie X. Mon intérêt pour ce thème a grandi à tel point qu’il a semé en moi le désir de continuer mes études doctorales (ma demande d’admission au doctorat pour l’automne 2007 a été reçue et traitée au Bureau du Registraire); cet intérêt a aussi suscité en moi l’idée d’un projet de recherche lié à ce thème.
Je vais maintenant vous parler un peu de moi pour que vous ayez une idée de la personne que je suis. Pendant des décennies, j’ai privilégié une compréhension psychologique de l’être humain : en me familiarisant avec des théories psychologiques ; en me soumettant moi-même à une analyse psychologique pendant des années ; en suivant des cours donnant de l’importance à la psychologie lors d’une formation en Éducation à l’Université de Montréal (j’ai une scolarité de maîtrise en Fondements de l’éducation), en lisant des textes ou des livres, etc. Après cette scolarité de maîtrise, j’ai travaillé comme professionnelle de recherche en éducation, et en psychologie, à l’UQAR, puis à l’UQTR. C’est marquée par la psychologie, et l’importance des apprentissages réalisés en début de vie ou début de relation, que je suis arrivée à une formation en Histoire laquelle me fut donnée en Études québécoises. Comme professeurs, j’ai eu des psychologues, des gens formés en éducation, un psychoéducateur, des sociologues, des philosophes (trois en Études québécoises) et un littéraire. J’ai pu me familiariser avec diverses approches. Enfin, ce serait à plein temps que je travaillerais sur mon projet de recherche : mon état financier me permet de ne pas avoir besoin d’occuper un emploi. Ma demande d’admission a été faite pour l’automne 2007 étant donné qu’en parlant avec monsieur Cantin, il ne semblait pas possible que je sois admise avant ce temps-là. Toutefois, je me sens déjà habitée et inspirée pour coucher sur papier ce qui pourrait constituer un travail de recherche pour une thèse de doctorat.